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0 commentaire  Publiée le 2015-12-03 – Consultée 2224 fois

#LPEU | Guillaume Conraud-Arès: Exceller sous le radar

Crédit photo: sherbrookerecord.com
publié par
Nicolas Belleau
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Guillaume Conraud-Arès n’a pas peut-être jamais été nommé sur l’équipe d’étoiles de la Division 1, cela ne l’a pas empêché d’être l’un des meilleurs footballeurs du circuit collégial québécois durant trois saisons consécutives. Étrangement, c’est son impressionnante polyvalence qui ne lui pas permis d’être reconnu à sa juste valeur. Trop de verges par la passe, trop de verges par la course, mais pas assez dans une seule catégorie. Il a été en quelque sorte victime de son propre succès.

Le Sherbrookois d’adoption effectuera par ailleurs un retour à Drummondville où son aventure postsecondaire a commencé afin de terminer les cinq derniers cours de son programme et choisir une université.

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Âgé de quatre ans de plus, son frère Mathieu est son premier modèle. Il va le voir jouer avec son père à chaque rencontre des Sénateurs du Collège Saint-Bernard.

Puis il enfile à son tour l’uniforme de la formation drummondvilloise en secondaire 1. Un début pour le moins fracassant pour le jeune Conraud-Arès dans lequel les entraîneurs décèlent rapidement un talent inné pour le sport.

Son club excelle lui aussi durant cette période, en étant sacré champion aux niveaux benjamin et cadet. Et ce n'est que le début, la tenue incroyable des Sénateurs dans les ligues des Cantons de l’Est se poursuit dans la catégorie juvénile.

« L’entraîneur-chef Philippe Beaubien a beaucoup contribué à mon développement. Luc Sylvain a lui aussi eu un rôle primordial dans mes réalisations personnelles. Il dirigeait le programme sports-études concentration football et a été là tout mon parcours avec les Sénateurs. Ils ont été de véritables mentors. »

Après une demi-finale infructueuse en 2011, le numéro 28 mène les Sénateurs à la conquête du Bol d'or juvénile l’année suivante. Ils concrétisent alors une saison parfaite par la marque de 24 à 14 contre les Aigles de l’école Dalbé-Viau. Conraud-Arès est nommé joueur du match avec une récolte de 100 verges et deux touchés.

Certes, le porteur de ballon étoile accumule les honneurs à un rythme effréné durant ses cinq campagnes au Collège Saint-Bernard. En somme, il termine à deux reprises sur l’équipe d’étoile de la ligue juvénile Division 2, deux fois comme joueur par excellence de son équipe, ainsi que trois fois en tant qu’athlète par excellence de l'école.

« Je n’ai jamais fait Équipe Québec. J’ai déjà eu une invitation, mais je préférais amasser de l’argent durant l’été. Je ne joue pas pour qu’on reconnaisse mon travail sur le plan individuel. Je joue pour gagner. Le reste est juste du crémage sur le gâteau. »

 

 

Décollage au cégep

 

Voulant demeurer dans la région, il décide de suivre à nouveau les pas de son ainé et signe avec les Voltigeurs du Cégep de Drummondville en Division 2 du circuit collégial. Il refuse du même coup une offre des Cougars.

Il connaît rapidement du succès individuellement et devient littéralement l’homme à tout faire de son équipe. Cette fonction vient toutefois avec une énorme pression car la formation dépend presque totalement sur la qualité du jeu de la recrue pour gagner des rencontres.

Au final, il obtient 597 verges au sol et six touchés, ajoutés à 388 verges aériennes et quatre majeurs. Il conclut la saison 2013 avec le titre de joueur recrue par excellence du circuit et celui du joueur offensif par excellence des Voltigeurs.

« J’étais surutilisé à Drummondville, mais j’ai vraiment apprécié chaque instant passé sur ce terrain. Je me suis simplement dit que pour m’améliorer, je devais jouer avec les meilleurs contre les meilleurs. »

Il décide de demander un transfert au Collège Champlain-Lennoxville pour rejoindre son meilleur ami et ancien coéquipier de longue date Alexandre Lebreton, une décision longuement réfléchie.

 

Escale à Sherbrooke

 

Dès son arrivée au Collège Champlain-Lennoxville, la grosseur des joueurs par rapport à la Division 2 l’impressionne. Il réalise par le fait même toute la complexité du meilleur niveau collégial au Québec.

Que ce soit les livres de jeux plus fournis, les lectures de l’action plus élaborées ou la discipline requise élevée, l’échelon entre les deux catégories est maintenant bien réel pour lui. Ses habilités physiques et mentales facilitent heureusement son adaptation.

Ceci dit, ce qui frappe le plus le nouveau venu est la tradition victorieuse des Cougars et leur entourage tissé serré. Plusieurs anciens joueurs viennent quotidiennement les rencontrer pour leur parler de l’identité de la vieille formation présente à 23 finales du Bol d’or depuis 1979.

« Lennox est rapidement devenu ma deuxième famille. J’étais loin de mes proches, de mes amis et ma copine. Mais je n’ai pas vu le temps passé tellement j’ai été pris par le football. J’allais les voir la fin de semaine et eux venaient voir toutes mes rencontres. »

L’implication phénoménale de l’entraîneur-chef Jean-François Joncas dans le programme le motive à se dépasser au plus haut point et Conraud-Arès prend du galon sans perdre de temps. 

Forts d’une bonne saison 2014, les Cougars subissent cependant une défaite crève-cœur par la marque de 27 à 24 en troisième prolongation contre les Spartiates. Un revers en finale qui laisse un goût amer dans la bouche des ex-champions en titre.

« Ça nous a donné beaucoup d’expérience, surtout sur la façon de terminer les rencontres avec aplomb. Nous avons joué avec le couteau entre les dents toute la saison. Il n’a pas eu de moment de relâchement, notre seul objectif était de se rendre jusqu’au bout. »

L’arrivée du coordonnateur offensif émérite Pat Boies aide grandement à améliorer le programme par la suite. Les joueurs deviennent plus versatiles et chacun à son mot à dire. La polyvalence de Conraud-Arès l’aide à voir beaucoup de terrain car les défensives ont de la difficulté à s’ajuster à son jeu. Il peut faire mal à l’adversaire de plusieurs façons différentes avec entre autres sa grande rapidité. Par exemple, il est très souvent avantagé lors d’une couverture homme à homme effectuée par un secondeur.

Durant la saison 2015, il mène tous les receveurs de la Division 1 avec 8 touchés, en plus d’amasser 556 verges en 35 attrapés. Il cumule également 542 verges terriennes et 5 touchés. Avec ces 199 verges sur les retours de dégagements, il se classe dans le top 5 de la ligue avec 1297 verges toute catégorie confondue.

« Arruda et Marc-Antoine Pivin étaient inarrêtables. Avec Thomas Bertrand-Hudon et moi, nous étions une attaque ultra balancée qui pouvait frapper de partout. La cerise sur le sundae, notre défensive a su faire les revirements importants tout au long de la saison. Voilà pourquoi toutes nos victoires ont été méritées en équipe. »

Son quart et ami Michael Arruda, qui est l’une des grandes raisons des succès des Sherbrookois, a une excellente chimie avec Conraud-Arès. Celle-ci leur permet notamment de connecter à 8 occasions pour 115 verges et deux touchés lors de la plus récente édition de la finale du Bol d’or.

Les Cougars mettent ainsi un terme à une saison parfaite grâce à une victoire de 43 à 22 contre le Campus Notre-Dame-de-Foy, le douzième championnat de leur histoire.

« Gagner un Bol d’or avec Arruda fut spécial pour moi. Il est un athlète hors pair, toujours enjoué et qui excelle à sa position. Il rend les autres meilleurs. J’ai beaucoup apprécié son statut Facebook à mon sujet. Ça fait du bien de voir son travail souligné par un si grand joueur. »

 

 

Destination, l’université

 

L’étudiant-athlète a toujours eu de la facilité à l’école. Il cherche présentement une université qui offre le programme de droits, ce qui réduit ses choix. Or, quatre universités intéressées à ses services sont encore dans la course

Après les établissements de Sherbrooke et McGill, il continue présentement ses visites. Ses autres critères de sélection sont d’avoir la possibilité de contribuer rapidement au rendement de sa nouvelle formation et de compter sur un système de jeu qui peut le mettre en valeur. Il vise d’ailleurs d’être partant dès sa deuxième année d’éligibilité.

« Je n’ai peut-être pas eu une tonne d’honneurs individuels au collégial, mais l’important est d’avoir une bague. Je repars en champion de Sherbrooke et je le serai à jamais. Cougars un jour, Cougars toujours » conclut-il.

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